Axe Bamako-Conakry-Ouagadougou: un programme «ambitieux» mais «difficile»

Le ministre des Affaires étrangères guinéen Morissanda Kouyaté (à gauche), et ses homologues burkinabè Olivia Rouamba (au centre) et malien Abdoulaye Diop (à droite), le 9 février 2023 à Ouagadougou.
Le ministre des Affaires étrangères guinéen Morissanda Kouyaté (à gauche), et ses homologues burkinabè Olivia Rouamba (au centre) et malien Abdoulaye Diop (à droite), le 9 février 2023 à Ouagadougou. AFP – OLYMPIA DE MAISMONT

Ils veulent faire de l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou « un domaine stratégique et prioritaire ». Les ministres des Affaires étrangères malien, guinéen et burkinabè se sont réunis jeudi 9 février à Ouagadougou pour une inédite « rencontre tripartite ». Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont suspendus des instances de l’Union africaine et de la Cédéao. S’ils affichent leur « attachement aux principes et objectifs » des organisations continentale et régionale, ces trois pays affichent un agenda commun qui leur est propre. Et qui semble aussi ambitieux que compliqué à mettre en œuvre.

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Abdoulaye Diop, Morissanda Kouyaté et Olivia Rouamba, les ministres des Affaires étrangères du Mali, de Guinée et du Burkina Faso, annoncent une longue liste de projets communs : sur l’approvisionnement en hydrocarbures et en électricité, sur le développement du commerce et des transports à partir du port de Conakry, sur l’organisation commune de l’exploitation minière, sur la construction d’une ligne de chemin de fer reliant leurs trois capitales, ou encore sur la construction de nouvelles routes.

La liste, qui n’est pas exhaustive, est forcément alléchante. Baba Dakono est secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité de Bamako (OCGS) :

« C’est vrai que c’est un programme extrêmement ambitieux, qui rappelle d’ailleurs curieusement le programme d’investissement prioritaire qui avait été mis en place par le G5 Sahel. Ce n’est pas véritablement un fait nouveau, de prendre conscience que les investissements en termes d’infrastructures et d’axes commerciaux était également une manière de répondre à la crise sécuritaire. Dans le contexte actuel, le financement endogène de ces différentes actions va être difficile. D’ailleurs, ces États attendent un appui technique et financier par rapport à l’exécution de ce programme ambitieux. »

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Parce qu’ils sont toujours en transition après des coups d’État militaires qui ont rompu l’ordre constitutionnel, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont actuellement suspendus des instances de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Les trois pays annoncent « des initiatives communes » pour obtenir la levée de ces suspensions, sans préciser lesquelles. S’agira-t-il d’un plaidoyer politique groupé auprès de ces institutions ? D’actions en justice, comme l’avait déjà fait le Mali lorsqu’il était encore frappé par des sanctions économiques ?

Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso comptent enfin mettre en place « un cadre permanent de concertation ». Aucun détail sur l’échéance ni sur la forme de ce nouveau format, mais les trois pays affichent résolument leur volonté de faire bloc

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