La nomination de Mohamed Ibn Chambas comme médiateur pour la Guinée fait partie des conclusions du sommet des chefs d’États de la CEDEAO, tenu samedi dernier dans la capitale ghanéenne.
De l’avis de Bah Oury, la réussite de cette mission dépendra du comportement de l’émissaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest vis-à-vis des autorités militaires mais aussi de la lucidité de ces dernières.
« En ce qui concerne M. Ibn Chambas, il y a des aspects que les autorités de la transition doivent prendre en compte. M. Ibn Chambas est un ghanéen, le président en exercice de la CEDEAO, c’est Nana Akufo-Addo du Ghana. Il faudrait donc qu’on fasse preuve de réalisme pour ne pas heurter quelqu’un ou un État qui, d’une manière ou d’une autre se sentirait vexé, par rapport à ce que les autorités de la transition peuvent faire. Mais fondamentalement, la balle est du côté de M. Ibn Chambas à titre personnel. La question à mon avis est surtout l’attitude que M. Ibn Chambas devrait prendre pour savoir effectivement s’il faut être efficace ou pas, en ce qui concerne le dialogue qu’il doit instaurer entre la CEDEAO et les autorités de la transition guinéenne », a-t-il estimé dans l’émission Mirador.
Même si dans un passé récent, ce diplomate ghanéen était décrié par certains acteurs politiques et sociaux du pays, le leader de l’UDRG appelle chacun à faire preuve de retenue et de bonne foi, en vue de remplir cette formalité, pour le bien de tous les guinéens.
« Privilégions les intérêts nationaux, nos intérêts généraux. Nous avons besoin de l’organisation, parce que dans le contexte international c’est l’accord de la CEDEAO qui nous permet d’ouvrir les portes avec l’union Africaine, les Nations Unies et tous les autres partenaires. Donc, ne tombons pas dans le piège qui consiste à mettre un élément susceptible de nous heurter pour qu’on fasse capoter tout. Ayons une intelligence tactique pour avancer », a exhorté l’ancien vice-président de l’UFDG.
Hadja Kadé Barry