En Guinée, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya accentue la pression sur les deux géants miniers, Winning Consortium Simandou et Rio Tinto Simfer, impliqués dans l’exploitation du gisement de fer du mont Simandou dans l’extrême sud-est du pays, estimé à plusieurs milliards de tonnes. Vendredi 18 juin, au cours d’une audience au palais présidentiel, il n’a pas manqué d’exprimer aux opérateurs miniers sa déception quant à l’évolution du projet.
Le colonel Mamadi Doumbouya n’est pas content des chefs d’entreprises minières opérant dans le gigantesque gisement minier du Simandou et pour cause : depuis le mois de mars, un accord de cadre tripartite avait été signé entre les différents partenaires, qui tarde à prendre corps.
« Depuis le 25 mars 2022, nous étions convenus d’un certain nombre d’engagements en signant l’accord-cadre pour le co-développement du projet Simandou. Depuis, nous constatons un décalage entre votre vision de la mise en œuvre des termes de l’accord-cadre et nos attentes. Cette situation est non seulement regrettable, mais surtout inacceptable pour l’État guinéen. »
Si ce projet se réalisait, la Guinée pourrait retrouver le « chemin de son décollage économique », selon des experts. C’est pourquoi « la Guinée nourrit des grandes attentes en termes de retombées économiques de ces projets, explique le colonel Mamadi Doumbouya. La question du respect du contenu local est pour moi primordial et non négociable.
Le porte-parole des partenaires de la Guinée dans ce projet reconnaît qu’il y a des efforts à fournir, mais avec l’implication personnelle du chef de l’État, l’espoir est permis, dit Fadi Wazni : « Compte tenu de l’ampleur du projet, il faut des efforts conjugués de tous pour y arriver. Un comité a été mis en place, avec lequel nous allons mettre en œuvre l’ensemble des instructions du chef de l’État. »
Le dirigeant guinéen a imposé un délai de 14 jours pour la création de l’accord entreprise chargé de l’exploitation de Simandou, dont les réserves en fer sont estimées à plus de 4 milliards de tonnes