Avant de demander avec insistance à Dalein de venir se blanchir devant une justice injuste et viscéralement malhonnête qui cherche plutôt à le noircir, c’est à vous « journalistes », si vous êtes des véritables professionnels de démontrer par vos investigations indéniables, la pertinence de vos analyses et par la confrontation des témoins clefs de cette affaire que le mis en cause est blanc.
Car, l’un des rôles premiers du journaliste, c’est de défendre le citoyen contre l’injustice et l’abus du pouvoir. Ce qui est loin d’être le cas en Guinée où des journalistes participent activement à la persécution des citoyens dans l’exercice de leur droit.
Le récent cas de DJANI ALFA, dont les propos ont été extrapolés et complètement sortis de leur contexte par des « journalistes » que vous êtes est très illustratif.
Vos lynchages médiatiques et acerbes ont joué un rôle crucial pour que ces membres du FNDC soient arrêtés dans les conditions que le monde entier a vues. À cet égard, vous êtes moralement responsables de ce qui est arrivé à ces hommes. S’il y avait eu perte en vie humaine, devant Dieu, devant l’histoire et devant les hommes, votre part de responsabilité serait indéniable.
Pour revenir au cas spécifique de DALEIN, un certain nombre de questions méritent d’être posées à ces « journalistes » moralisateurs:
1) Où étiez-vous, lorsque cette justice à laquelle vous faites allusion avait déclaré au mépris de la loi qu’elle était incompétente pour défendre le droit et de rendre justice dans la spoliation de la résidence privée du citoyen Cellou Dalein DIALLO ?
2) Où étiez-vous, lorsque le CNRD dans son arrogance, son ignorance, son mépris pour le droit et sa barbarie est allé démolir la résidence privée du citoyen Cellou Dalein DIALLO sans la moindre décision de justice ?
3) Le citoyen Cellou Dalein DIALLO n’avait-il pas tous les documents attestant des conditions les plus régulières et irréfutables dans lesquelles il a acquis ce domicile ?
4) Vous, en tant que « journalistes », ne voyez-vous pas la haine et l’acharnement politico-ethnique et juridique dont le citoyen Cellou Dalein DIALLO est victime ?
5) Pourquoi n’avez-vous pas le courage et la force de dénoncer ces faits comme le feraient vos confrères d’autres pays ?
6) Dans ces circonstances, comment et pourquoi voulez-vous que le citoyen Cellou Dalein DIALLO vienne faire face à une si monstrueuse justice pour se blanchir, selon vous, alors qu’il est plus blanc que la neige ?
Je rappelle qu’il y a eu des journalistes qui sont allés jusqu’à dire, en faisant allusion au domicile privé du citoyen Dalein, « qu’occuper un bien de l’Etat, même si la loi l’autorise est moralement condamnable » comme si le citoyen Dalein occupait un bien de l’Etat.
Dans tous les États de droit ou qui aspirent à l’être, la presse joue un véritable rôle de contre-pouvoir. Elle scrute à la loupe et dénonce le moindre manquement de l’exécutif dans l’exercice de ses fonctions. Dans ces Etats, la presse est une alliée incontournable de la justice pour contrôler les actions de l’exécutif. Mieux encore, la presse, dans ces Etats, est vue et considérée comme le recours le plus précieux pour le citoyen lorsqu’il est persécuté dans l’exercice de ses droits et libertés. Dans ces Etats, les médias se déchainent contre l’exécutif dés qu’un citoyen est supposé ou menacé d’être victime d’un abus du pouvoir.
En Guinée par contre, la presse est du côté du pouvoir et l’appuie souvent dans ses dérives. Elle constitue un véritable épouvantail au service du pouvoir et contre le citoyen lambda dans l’exercice de ses droits et libertés. Pire, elle l’enfonce et le réduit au silence à défaut de faire en sorte qu’il soit tout simplement conduit au gnouf.
Avant donc de pousser le citoyen Dalein dans la gueule du loup, un loup qui a clairement montré son aversion contre le citoyen Dalein et sa volonté de le dévorer, faites votre travail et défendez le citoyen Dalein dont l’innocence et l’acharnement politico-ethnique à travers une justice instrumentalisée ne font aucun doute.
L’histoire a montré qu’en Guinée, les valeureux et dignes fils qui ont véritablement servi ce pays et qui l’ont honoré partout à travers le monde, ont été les plus mal récompensés. À défaut d’être tués par la diète noire, la pendaison, ils ont été tout simplement fusillés ou enterrés vivants. Les plus chanceux d’entre eux ne pouvaient que choisir l’exil.
L’état piteux dans lequel se trouve la Guinée d’aujourd’hui n’est ni plus ni moins que le résultat de cette aversion contre ces valeureux guinéens.
DIALLO Telly, KEITA Noumandian, BARRY Diawadou, KEITA Fodéba, Kaman DIABY, BANGOURA Karim, Moriba MAGASSOUBA, BALDE Ousmane pour ne citer que ceux-là en exemples, ont payé de leurs vies la volonté de vouloir servir leur Nation.
Ces crimes odieux qui font partie de la page la plus sombre de l’histoire politique de la Guinée et qui doivent être dénoncés pour ne plus qu’ils se reproduisent, ces « journalistes » moralisateurs n’en parlent jamais. Ils préfèrent passer ces crimes sous silence et s’ériger en donneurs de leçons.
L’acharnement contre Cellou Dalein DIALLO et Sidya TOURÉ, deux autres valeureux et dignes fils de la Guinée qui ont valablement servi leur pays, n’est ni plus ni moins que la volonté de ces barbares de faire subir à ces deux Hommes, le sort que leurs arrières parents ont fait subir à des milliers d’autres valeureux guinéens, y compris ceux cités un peu plus haut. Le seul crime que ces hommes ont commis est celui d’avoir décidé de briguer la magistrature suprême de leur pays, pourtant, un droit que leur confère la constitution.
Juste que ces réactionnaires aux esprits obtus n’ont pas encore compris que les époques ont échangé et que leur plan machiavélique est voué à l’échec. Ils seront surpris de la suite.
At least but not at last, ces « journalistes » moralisateurs devraient s’intéresser au chavirement du navire de la transition dirigé par un caporal de la légion étrangère française dont les carences intellectuelles ne font aucun doute.
D’ailleurs, c’est dans ces carences qu’il faut trouver en grande partie l’échec de cette transition.
En effet, l’assise intellectuelle solide et une méconnaissance de la véritable histoire politique de la Guinée font tellement défaut à ce légionnaire, il est incapable de faire le discernement et d’avoir de la vision. Ce qui fait qu’il est intellectuellement et politiquement dépendant. Malheureusement pour lui et surtout pour les guinéens, ces « intellectuels » auxquels il dépend sont parmi, s’ils ne sont pas les plus malhonnêtes du pays.
Les médias sénégalais, burkinabés, ivoiriens et même anglophones qui font frontières avec la Guinée, pour ne citer que ceux-là, défendent mieux le citoyen guinéen dans l’exercice de ses droits que les médias guinéens.
Thierno Barry
Bruxelles.