Comme chaque jeudi, se tient le Conseil ordinaire des ministres au Palais Mohammed V. Mais celui de ce 4 aoรปt nโa rien dโordinaire, du moins en apparence. Fait notable, cinq ministres maliens, porteurs dโun message du Prรฉsident de la Transition du Mali, ont รฉtรฉ invitรฉs ร y prendre part. Un geste diplomatique, empreint de panafricanisme du Chef de lโEtat guinรฉen, le Colonel Mamadi Doumbouya.
Tout le gouvernement au grand complet ou presque, rรฉuni autour du Prรฉsident de la Transition, cโest le rituel du Conseil ordinaire des Ministres. Une instance de dรฉcision ร laquelle ont participรฉ, fait rare, cinq ministres maliens, sur invitation du Colonel Mamadi Doumbouya. Celui-ci a saisi cette opportunitรฉ pour mettre en avant la soliditรฉ des relations guinรฉo-maliennes : ยซ Je voudrais profiter de cette occasion pour rassurer encore nos frรจres et sลurs du Mali, que le Mali peut compter, ร tout moment, sur la fraternitรฉ, la solidaritรฉ et le panafricanisme du peuple de Guinรฉe, qui se tient dรฉbout ร ses cรดtรฉs ยป. Une dรฉtermination sans ambages qui fait รฉcho ร la singularitรฉ de lโexcellence des rapports sรฉculaires entre les deux pays.
Consciente de cette invitation de haute portรฉe diplomatique, la dรฉlรฉgation hรดte conduite par le chef de la diplomatie malienne, a magnifiรฉ lโengagement panafricaniste des chefs dโEtats guinรฉen et malien. Elle a aussi mis lโoccasion ร profit pour exhorter les peuples africains ร sโaffranchir des prescriptions de certaines puissances de domination.
La Guinรฉe et le Mali entretiennent des relations qui traversent le temps. Lโaxe de coopรฉration entre ces deux pays frรจres et amis se dรฉploie inexorablement dans les domaines socio-รฉconomiques, assure confiant le Premier ministre guinรฉen par intรฉrim, Dr Bernard Goumou. Mais le domaine qui revรชt une importance capitale aux yeux du Prรฉsident de la Transition guinรฉenne, est la sรฉcuritรฉ. Dโoรน son appel ร une synergie dโaction : ยซ Comme vous le savez, nos armรฉes font face ร des guerres asymรฉtriques qui sont coรปteuses en vie et en temps. Le plus souvent, lโennemi est difficilement identifiable. Ce qui est important aujourdโhui, cโest la convergence de vue entre les deux peuples pour affronter ensemble et relever nos dรฉfis communs. Comme on le dit souvent โโseul, on est rapide mais ensemble on va plus loinโโ. Autant dire que Conakry et Bamako devraient selon toute vraisemblance accentuer leur coopรฉration sรฉcuritaire et militaire dans un contexte dโรฉmergence des mouvements terroristes au Sahel.
En attendant la construction projetรฉe des voies ferrรฉes devant relier les deux capitales, les relations guinรฉo-maliennes continuent de se porter comme un charme et de perpรฉtuer le panafricanisme qui rythme les liens historiques entre les deux pays.
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