Comme annoncé, Abdourahmane Sanoh, ancien coordinateur du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), a été relaxé ce mercredi, 11 janvier 2023. Il était jugé pour participation à une réunion non-déclarée. Son avocat, maitre Mohamed Traoré, a exprimé sa satisfaction et dit que le ministère public aurait dû classer l’affaire sans suite.
Me Mohamed Traoré, du pool d’avocats de l’activiste, avait plaidé la relaxe pure et simple, affirmant que le citoyen n’est point soumis à une déclaration préalable d’une réunion avant son organisation. «En Guinée, nous ne sommes pas dans un régime déclaratif», rappelle-t-il.
Citoyen pour la République (CPR), est le nom de la structure que l’ex-coordinateur du FNDC s’apprêtait à mettre sur pied. Après six ans de pose, il s’est relancé en novembre 2022 dans la phase de consultation citoyenne via des réunions en haute banlieue de Conakry et périphérie (Lansanaya, Kountia). Histoire, selon lui, de recueillir les avis de Guinéens sur la nécessité de la mise sur pied du CPR. M. Sano soutient qu’il était aussi question de parler de démocratie, de bonne gouvernance, d’Etat de droit, de paix et du vivre-ensemble, lors de ses différentes réunions.
La défense jubile
«Il a été simplement relaxé. Je pense que le tribunal est allé carrément dans le sens de la plaidoirie que nous avons faite. Nous avons relevé, lors de notre plaidoirie, que le législateur affirme que les réunions publiques doivent être déclarées, mais il n’a pas indiqué la sanction encourue par celui qui organise une réunion non déclarée. Le tribunal a constaté effectivement que des réunions non déclarées ont été tenues par notre client, mais le Code pénal ne prévoit pas de peine. Ce que nous avons démonté et développé lors de notre plaidoirie. Je pense que le ministère public aurait classé cette affaire sans suite, mais il a voulu que l’affaire atterrisse au tribunal. Et voilà… », se réjouit Me Mohamed Traoré. De blanc vêtu, crâne rasé, Abdourahamane Sano est sorti souriant de la salle d’audience avec ses avocats. Ennuis bouclés, quel avenir pour le CPR dans un régime militaire agaçant ?
Entendu trois jours durant par les enquêteurs de la Direction centrale des investigations judiciaires à Kaloum, Abdourahamane Sano a été déféré et inculpé le 6 janvier au TPI de Mafanco pour ‘’participation délictueuse à des réunions publiques’’. Au terme d’un procès de trois jours, il est relaxé.
Diouhé Sow