L’audience a repris au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. C’est le grand oral du colonel Blaise Goumou qui a été appelé à la barre après l’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara. Avant d’arriver au fond du dossier, il a d’abord parlé de sa formation militaire.
C’est un gendarme recruté en 1994. Il dit avoir prêté serment 1995. Il a bénéficié d’une formation d’officier de police judiciaire en 1998, avant d’être muté dans les escadrons mobiles à Conakry. En 2003, il est admis au concours de l’académie militaire où il dit avoir passé trois ans.
En 2010, ajoute-t-il, Blaise Goumou, est admis au cours de commandement au camp Alpha, avant d’aller au Botswana pour des cours d’application des lois. Au compte de l’administration, il dit avoir été conseiller personnel du général Ibrahima Baldé, ancien Haut commandant de la Gendarmerie nationale. C’est ensuite qu’il devient Substitut du procureur près le tribunal militaire.
Après avoir évoqué son parcours militaire, le colonel Blaise Goumou parle désormais du fond du dossier lié aux événements du 28 septembre 2009. Il a commencé par sa mutation au sein du Secrétariat d’Etat chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le grand banditisme, dirigé à l’époque par le Colonel Moussa Tiegboro Camara.
Selon l’accusé, il y est allé suite à une demande faite par le Colonel Tiegboro après sa nomination à la faveur de la prise du pouvoir par le CNDD. Il a évoqué le rôle de la gendarmerie qui consiste à sécuriser et à protéger les citoyens et leurs biens. L’officier gendarme reconnaît avoir été au stade le 28 septembre 2009 avec Tiegboro en vue de sensibiliser les manifestants. Il affirme ensuite que leurs efforts ont été entravés avec l’arrivée de la garde présidentielle, constituée de bérets rouges.
Blaise Goumou déclare qu’ils sont arrivés à bord de 4 à 5 pickups. Selon lui, c’est Toumba Diakité, aide de camp du Capitaine Dadis, qui était devant. Il est descendu et est parti vers le stade en tirant. L’accusé reconnaît avoir été au stade, mais pour lui, aller au stade est une chose, poser des actes répréhensibles en est une autre.
Les débats se poursuivent