Conakry, 20 mars (AGP)- Le président du comité d’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009, Bah Oury a comparu, lundi, 20 mars 2023, au tribunal de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry en son audience criminelle.
Après avoir brillamment parlé de la création des forces vives de la nation, Bah Oury a indiqué que ce qui se passe aujourd’hui, est un évènement, c’est quelque chose d’historique pour la Guinée. Depuis très longtemps, selon lui, on a attendu, qu’il y ait un jugement juste des tragédies qui ont jalonné notre histoire.
Pour le choix de la date du 28 septembre, Bah Oury dira que le 28 septembre 1958, c’était un référendum où les guinéens ont voté pour dire non à la colonisation et le 28 septembre 2009, l’objectif était de montrer suite à la déclaration du président Abdoulaye Wade que l’écrasante majorité de la population guinéenne ne voulait pas du tout une candidature militaire à la présidentielle et que les engagements qui ont été formulés lors de la prise du pouvoir par le CNDD devaient être respectés.
‘’Nous nous sommes tous retrouvés chez Jean Marie Doré le matin à partir de 8 heures et tout le monde était présent sauf le président du RPG qui n’était pas là. Le doyen Jean Marie Doré était un peu réticent pour aller au stade parce que, des confidences qui ont été formulées, il aurait reçu soit des menaces à lui et le président de l’UFR également a indiqué qu’il a reçu tardivement un coup de fil lui demandant de sursoir la manifestation’’, a-t-il expliqué.
Sur la route du stade précisément à l’entrée de l’Université Gamal Abdel Nasser, dit-il, nous nous sommes rencontrés avec un dispositif mis en place par le colonel Thiégro et des pourparlers ont commencé pendant des minutes. Pendant ces pourparlers, selon lui, Une foule extrêmement nombreuse est arrivée et le dispositif a sauté et sans concertation nous nous sommes tous dirigés vers l’esplanade.
‘’A l’esplanade, personnellement j’ai été surpris par une foule qui nous a portés sur leurs dos et faire rentrer à l’intérieur du stade. Pour moi intérieurement ce n’était pas ça que je voulais parce que le stade n’était pas en principe ouvert donc j’avais conscience qu’être enfermé dans une souricière avec tout ce monde-là présentait des dangers mais bref il n’était pas possible de faire marche arrière’’, a-t-il indiqué.
Pour beaucoup de gens, selon lui, l’objectif était de rentrer au stade parce que le fait d’entrer dans le stade était considéré comme si on a gagné la bataille.
Quelques temps après, déplore-t-il, il y a eu des détonations qui ont causé la tragédie du 28 septembre.
AGP/20/03/023 TB/FDF