Messieurs les présidents des institutions républicaines
Au nom de Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, je suis heureux de traduire la grande satisfaction de la République de Guinée à accueillir la 19ème Assise statutaire de l’Association africaine des hautes juridictions francophones.
Nous sommes honorés de procéder à Conakry au lancement de cet évènement panafricain dont le thème est : « le droit transitoire en Afrique ».
La tenue de cette assise revêt une importance particulière dans le contexte actuel de la Guinée et d’autres pays africains, marqués par des régimes de transition en vue de leur assurer un avenir démocratique et respectueux de l’État de droit.
En Guinée, depuis le 5 septembre 2021, nous sommes conscients que la justice joue un rôle central dans la préservation de l’ordre constitutionnel et le renforcement de l’État de droit. Elle est notre boussole.
C’est pourquoi notre pays s’est doté d’une charte de la transition, a maintenu la Cour suprême et procéder à une réforme profonde de l’institution judiciaire pour un accès équitable à la justice et la lutte contre l’impunité.
Mesdames et messieurs,
En votre qualité de détenteur du pouvoir judiciaire au sein de l’État, votre responsabilité est prépondérante pour assurer le respect des textes et règlements qui nous régissent.
Malheureusement, de nombreuses crises sont apparues en raison de la faiblesse de certains de vos pairs face aux pressions du pouvoir exécutif.
Ces situations ont contraint les forces de défenses et de sécurité, garantes de la stabilité et de la sécurité de nos États à prendre leur responsabilité.
C’est à juste titre que lors de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, le Président de la république de Guinée, le Colonel Mamadi Doumbouya a dit je cite : « Les coups d’État, s’ils se sont multipliés ces dernières années en Afrique, c’est bien parce qu’il y a de raisons très profondes. Et pour traiter le mal, il faut s’intéresser aux causes racines. Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes pour renverser un régime. Je souhaite que l’on retienne bien que les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir. C’est ceux en col blanc qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les rênes du pays. Voilà les putschistes les plus nombreux » fin de citation.
En résumé, ces situations ne pourraient survenir sans la contribution complice de certains de vos pairs, comme confesser courageusement et dignement à cette tribune Monsieur le Président de la Cour suprême du Benin.
Il faut néanmoins relever que certains d’entre vous, à l’instar de l’ex-Président de la Cour Constitutionnelle de la Guinée, feu Kèlèfa Sall, ont connu la déchéance en raison de leur langage de vérité et subit le silence coupable de votre association.
Nous devons apprendre de nos erreurs.
Le régime de Transition est une opportunité pour le pouvoir judiciaire de rééquilibrer ses rapports avec l’Exécutif et le Législatif.
Par conséquent, l’Association Africaine des Hautes Juridictions Francophones, a un rôle important de régulation et de conseil pour un respect de l’Éthique, de la déontologie et de l’esprit des lois adoptées par nos États.
Comme l’a relevé ici Monsieur le Premier Président de la Cour suprême de Guinée, le Chef de l’État est « attaché à la Justice »et à ses valeurs.
Notre espoir est que ce colloque international permette d’aborder en profondeur toutes les problématiques liées d’une part aux droits transitoires en Afrique et de l’autre part de mener des réflexions sur une meilleure gouvernance de l’appareil judiciaire.
Chers praticiens du droit,
N’hésitez pas « à repenser le droit et l’ordre constitutionnel » si nécessaire pour la fiabilité nos États, comme venait de le rappeler Mme la représentante de l’OIF.
Sans une justice crédible et respectée de tous, le développement auquel aspire nos Nations sera difficile, voire impossible à atteindre en dépit de nos potentiels immenses.
Les recommandations issues de vos travaux contribueront au retour et au respect de l’ordre constitutionnel.
Merci de l’accompagnement et du soutien de tous nos partenaires dont l’OIF pour un processus transitoire apaisé et réussi.
Monsieur le Président de l’association africaine des hautes juridictions francophones, Soyez rassurés que je transmettrai fidèlement et fièrement vos sentiments de gratitude à Monsieur le Président de la République, Chef de L’État, Colonel MamadiDoumbouya.
« Faire de Conakry la Capitale de la reconnaissance africaine » est bien un message que nous porterons à sa haute attention
Nos États et nos peuples ont besoin des institutions fortes et durables qui résistent au temps et aux tentations des hommes.
En conclusion, je souhaite à tous une assise fructueuse et productive. Puissions-nous, grâce à nos échanges et à notre collaboration, contribuer activement à l’avènement d’une Afrique nouvelle.
Sur ces mots, je déclare ouverts les travaux des présentes assises statutaires des Associations Africaines des Hautes Juridictions Francophones.
Dieu bénisse la Guinée, les Guinéennes et les Guinéens !
Je vous remercie