par Célian Macé, Envoyé spécial à Conakry
Par la fenêtre de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et des citoyens (OGDH), on aperçoit la mer. Des piroguiers débarquent du bois mort sur les berges. De l’autre côté de la rue, se dresse une belle école primaire aux murs très blancs. L’établissement a été inauguré en octobre 2022. «Les partisans de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) l’appellent l’école de la haine», précise Alseny Sall, le porte-parole de l’OGDH. Elle a été construite sur les ruines de l’ancienne demeure de l’opposant Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG. Le leader politique a été expulsé de sa propriété, immédiatement rasée. Tout Conakry connaît l’histoire et a compris le message – l’immobilier est un symbole lisible pour tout le monde : le pouvoir démolira sans hésiter ceux qu’il trouvera sur son passage.
Depuis le 5 septembre 2021, ce pouvoir, c’est Mamadi Doumbouya. L’ex-commandant du Groupement des forces spéciales a renversé son protecteur, le président Alpha Condé, et s’est proclamé chef de l’Etat, à la tête du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le militaire avait promis un retour à l’ordre constitutionnel, donc un scrutin présidentiel, à la fin de l’année 2024. Un engagement qui a peu de chances d’être tenu. Il n’a pas prononcé une seule fois