Les réalités de terrains montrent que les pertes sont énormes pour ces actrices de ce secteur majeur pour le développement local.
« Nous cultivons ici de la pomme de terre, des aubergines, des piments, de la tomate et autres. Nous rencontrons assez de problèmes du début jusqu’à la fin de la production. Les engrais, les semences, tout est cher. A cela s’ajoute le problème d’eau. Nous venons le matin de 07h à 11h mais il se trouve souvent qu’à cette heure l’eau est déjà rare dans le marigot.
Ensuite, nous revenons à 17h pour trouver que l’eau est revenue un peu et nous arrogeons à l’aide de nos arrosoirs jusqu’à 19h. Nous transportons nos produits au marché yenguema pour revendre et se faire peu d’argent. C’est ici que nous assurons la survie de nos différentes familles », a expliqué dame Fatoumata Diaraye Bah.
Au milieu de ses cultures, notre interlocutrice montre les pertes énormes qu’elle a enregistrées déjà.
« Le problème le plus préoccupant est lié à l’eau. Voyez-vous que le marigot a fini de tarir. A côté, les fours de fabrication de brique utilisent les machines pour tirer l’eau du marigot et c’est ce qui fait disparaitre l’eau. Ensuite, nous n’avons pas les moyens nécessaires pour nous procurer des groupes électrogènes pour puiser de l’eau. Nous sommes obligées d’aller emprunter les voisins qui parfois n’acceptent pas de nous prêter.
D’ailleurs, pour le peu d’eau qui reste, nous sommes tenues obligées de payer les jeunes pour déboucher le marigot afin que l’eau vienne un peu. Regardez, nos tomates que nous avons l’habitude de recueillir quatre voir cinq fois, cette fois-ci par manque d’eau, nous n’avons récolté que deux fois », a-t-elle déploré.
Tout porte à croire, que la quantité d’eau qui reste sur le cours d’eau ne favorise pas le bon rendement de ces cultures. Ainsi, elle demande l’aide de l’Etat et des bonnes volontés.
« Ce qui me fait plus mal, ce que la salade, les tomates et les choux n’aiment pas l’eau sale. Et l’eau que nous avons ici est très sale. Nous demandons l’aide des bonnes volontés et l’État pour nous soutenir sur toute la chaîne de production. Si nous avons de l’eau, on peut travailler et faire vivre nos enfants puisque nous sommes des femmes qui ont des grandes familles », a plaidé cet actrice du monde rural.
AGP