Renouveler sa carte de séjour en Égypte devient difficile. Ceux qui n’y arrivent pas sont traqués, interpellés et jetés en prison. Ibrahima Sory Keita en a fait l’expérience, il dénonce des manœuvres pour chasser les étrangers.
« C’est une manière de nous chasser chez eux. Ils savent qu’on ne peut pas payer le montant qu’ils ont demandé », dit-il.
Mille dollars américains pour renouveler son séjour. Une somme hors de portée des Guinéens vivant sur place. Les femmes sont les plus touchées par cette vague d’arrestations et d’emprisonnement. Ténin Touré est une rescapée. Elle a passé plus de 45 jours en prison, dans des « conditions terribles ». » On me frappait et me torturait. Mais ce ne sont pas les policiers égyptiens qui faisaient cela. C’étaient dit-elle, des prisonniers et prisonnières qui abusaient des africains. J’ai subi assez de choses. Il y a deux filles qui sont décédées dans ma main. C’étaient des éthiopiennes », explique cette jeune guinéenne.
D’autres ressortissants subsahariens sont dans la même détresse. Selon une victime qui a requis l’anonymat, elle partageait les mêmes geôles avec des gens qui ont commis de crimes graves. Les victimes interpellent l’État guinéen et les bonnes volontés.
Selon les rescapés, ils sont plus de quatre (4) mille Guinéens coincés actuellement en Égypte. Des initiatives de l’ambassade de la Guinée sur place peinent à couvrir tous les besoins, a-t-on indiqué.
AGP/06/04/024