Mamadou Saliou Diallo au cours d’une manifestations du FNDC à Conakry en 2020: crédit photo : Madjou
Conakry le 2 Août 2024: le phénomène d’enlèvement et kidnapping est devenu récurrent et très inquiétant en Guinée. Le dernier en date intervenu hier jeudi 1er août concerne celui de Mamadou Saliou Diallo du Front national pour la défense de la Constitution FNDC. Mamadou Saliou Diallo né à Labé a raconté sa mesenvature au micro de notre reporter 《 Effectivement, hier soir , je regardais un match en Handball des jeux olympiques de Paris 2024. Il était vingt deux heures et quelques minutes quand mon voisin m’alerte sur la présence d’un pick-up des bérets rouges venant de stationner devant notre cour à Bambeto dans la communauté de Ratoma. Le sixième sens m’a dit de sauter pour se retrouver chez mes voisins et je me suis caché dans une des toilettes publiques jusqu’à 6 heures du matin. C’est la providence qui m’a sauvé. J’entendais les militaires qui hurlaient et je craignais pour la vie de mes parents. Aux dires de mon père , les militaires des forces spéciales, cagoulés sont rentrés dans la maison en fouillant partout. Ils portaient des tenues militaires selon mon père c’est mentionné forces spéciales 》 raconte Mamadou Saliou Diallo dont l’inquiétude se lisait à son visage.
Les forces spéciales est un groupement de l’armée avec à sa tête Mamadi Doumbouya qui a renversé Alpha Condé en 2021. Depuis quelques mois , ces éléments de l’armée sèment la terreur au sein de la population civile.
Poursuivant, Mamadou Saliou Diallo raconte 《 Ces militaires nerveux ont demandé à mon père de me sortir, faute de quoi il risquait de perdre sa vie. Il a été bastonné par ces militaires qui lui ont laissé la vie sauve à cause des pleurs de mon petit frère. En partant, ces militaires au nombre de sept ont dit à mon père » on s’occupera de ton fils puisqu’il refuse de quitter le FNDC. La prochaine fois, on ne le ratera pas » menacent-ils avant de partir.
Avec le CNRD au pouvoir, les Guinéens ne savent à quel saint se vouer. Début juillet, les responsables du FNDC Oumar Sylla alias Foniké Mènguè et Billo Bah ont été enlevés et conduit dans une prison secrète de Kassa au large de Conakry ou ils sont victimes des tortures selon des sources dignes de foi. Les institutions internationales comme Amnesty International, Human Rights Watch et même le Haut commissariat des droits de l’homme des Nations unies appellent à leurs libérations sans succès.
Mamadou Saliou Diallo milite dans le FNDC depuis la création de ce mouvement en 2019 pour faire barrage à un trois mandat anticonstitutionnel d’Alpha Condé. Chef de l’antenne du FNDC à Bambeto dans la commune de Ratoma, les services des renseignement de la présidence lui soupçonnent de distribuer des tracts invitant les citoyens à exiger les militaires de rendre le pouvoir aux civils pour promouvoir la démocratie et l’état de droit. Mamadi Saliou Diallo est connu à Bambeto et très proche de Foniké Menguè et Billo Bah. Il défendait le FNDC quand il faisait ses études supérieures à Boké à l’est du pays nous renseigne notre correspondant basé dans cette région. Et pourtant, Mamadou Saliou avait senti sa situation dévenir inquiétante . C’est pourquoi, il se battait pour le rejoindre le Canada pour fuir cette dictature militaire. Selon nos information, il recevait régulièrement des menaces de mort à partir de son téléphone. Mais les événements de la nuit lui contraigne de vivre cacher évitant d’utiliser le téléphone au maximum pour ne pas être repéré. Il affirme à notre micro qu’il va continuer à se cacher en attendant des lendemains meilleurs. Un responsable de L’Organisation de défense de droit de l’homme lui a dit que son institution ne peut rien faire pour lui car aujourd’hui tout le monde a peur de la junte
La situation des droits de l’homme en Guinée inquiètent la communauté internationale. La mort de l’ancien numéro deux de la junte Sadiba Koulibaly dans des conditions non élucidées et la fuite du principaux leaders politiques comme Cellou Dalein Diallo , Sidya Touré et le muselement de la presse privée témoigne de la folie de la junte d’imposer une dictature aux Guinéens.
Ramatoulaye Diallo
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