Les séparatistes du nord du Mali affirment avoir tué 84 mercenaires Wagner et 47 soldats maliens fin juillet

L’annonce fait suite à une attaque meurtrière menée du 25 au 27 juillet par le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) contre les forces armées maliennes (FAMa) et des membres du groupe russe Wagner dans les environs de Tin Zaouatine, une localité située à la frontière entre le Mali et l’Algérie.

Au nord du Mali, les séparatistes ont affirmé, jeudi 1er août, avoir fait des dizaines de victimes, tuées ou blessées, dans les rangs du groupe paramilitaire russe Wagner et des forces armées maliennes, fin juillet, lors d’affrontements d’une ampleur inédite dans les environs de Tin Zaouatine, une localité située à la frontière entre le Mali et l’Algérie. Dans leur décompte des « pertes humaines côté ennemi », ils attribuent exactement à Wagner « 84 morts en état d’être comptés » et aux FAMa (Forces armées maliennes) « 47 morts en état d’être comptés ».

Dans le même communiqué publié sur les réseaux sociaux, ils assurent en outre qu’une trentaine de personnes ennemies, mortes ou grièvement blessées, ont été héliportées à Kidal (Nord) et que des corps « calcinés » étaient aussi à l’intérieur de blindés et de camions de transport des troupes. Tous les chiffres du communiqué étaient impossibles à confirmer de sources indépendantes par l’Agence France-Presse.

Les séparatistes, une alliance des groupes armés à dominante touareg (Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad, CSP-DPA), disent aussi avoir fait sept prisonniers de l’ensemble Wagner-FAMa et affirment avoir perdu neuf hommes de leur côté. Ils ajoutent avoir récupéré beaucoup de matériel pris à l’ennemi, dont cinq véhicules blindés, cinq pick-up et de nombreuses armes. Ils avaient aussi assuré, dimanche, avoir remporté « une victoire éclatante », en promettant un bilan consolidé ultérieurement. Pour le groupe paramilitaire russe Wagner, cette défaite est la plus lourde subie en Afrique, s’accordent les analystes.

Alors que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une mouvance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, avait aussi revendiqué une attaque meurtrière sur la même colonne samedi, les séparatistes disent que les combats « ont été menés exclusivement du début jusqu’à la fin par les Azawadiens », habitants de l’Azawad, un territoire du nord du Mali dont les séparatistes réclament l’indépendance.

« Drones burkinabés » meurtriers

L’Alliance des séparatistes « condamne sans réserve le bombardement de civils orpailleurs et des déplacés de Tin Zaouatine par des drones burkinabés avec plus de cinquante tués d’origine nigérienne, soudanaise et tchadienne pour venger la défaite de l’armée malienne et de Wagner ». Elle « met en garde la junte burkinabée pour son immixtion dans un conflit qui ne la concerne pas ».

L’armée malienne a en effet affirmé dans un communiqué, mardi, « en coordination avec les Forces armées du Burkina Faso », avoir mené le même jour « une campagne aérienne dans le secteur de Tin Zaouatine » où des combats ont eu lieu samedi. Cette campagne est menée selon elle « conformément à la solidarité entre les Etats membres » de l’Alliance des Etats du Sahel, une confédération formée par les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina en désaccord avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qu’ils ont quittée.

« Nombre important de morts »

Si aucun bilan officiel n’a été transmis par Bamako à propos des combats autour de Tin Zaouatine, l’armée malienne a reconnu « un nombre important de morts » et une chaîne Telegram associée à la milice Wagner a pour sa part confirmé des pertes dans ses rangs et la mort d’un commandant.

Les séparatistes avaient dès samedi revendiqué « une victoire éclatante », l’un de leurs cadres évoquant des dizaines de morts parmi les Russes, tandis que les djihadistes du GSIM affirmaient avoir tué cinquante Russes et dix Maliens.

Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central.

Le Mali est aussi en proie, depuis 2012, aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences des groupes communautaires et crapuleux. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a, depuis 2022, multiplié les actes de rupture, notamment avec l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

AFP

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