« Inquiétude, angoisse et stress » : ce sont les sentiments qui traversent Abdoulaye Oumou Sow depuis un mois. Le responsable en Guinée de la communication du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, est préoccupé par l’arrestation des deux opposants Billo Bah et Foniké Menguè le 9 juillet dernier.
Selon un jeune cadre du FNDC qui a été arrêté en même temps, mais qui a été libéré, ils ont été « enlevés » par un contingent de gendarmes et de forces spéciales encagoulées, avant d’être menacés et torturés.
Depuis un mois, personne ne sait où ils sont détenus ni quelles sont les charges retenues contre eux. Le procureur général avait indiqué n’avoir procédé « à aucune interpellation, ni arrestation de qui que ce soit », et le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait annoncé sur RFI, il y a deux semaines, que le parquet allait continuer ses recherches. Depuis, les autorités n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Plusieurs plaintes ont été déposées, notamment en France, par les épouses des deux opposants pour cas de « disparition forcée ». Leurs avocats ont aussi saisi la Cour pénale internationale.
Pour protester contre ces arrestations, le Conseil de l’Ordre des avocats a fait grève pendant deux semaines en juillet, boycottant toutes les audiences, dont celle du procès du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Dans l’espoir de faire libérer les deux opposants, le FNDC a annoncé des manifestations dans les prochains jours.
Abdoulaye Oumou Sow, responsable de la communication du FNDC, demande la libération des deux opposants. Il a livré son sentiment dans cette affaire à Théa Ollivier, du service Afrique de RFI :
Ils ne seraient plus détenus à la prison de Kassa, ils ont été déplacés, mais où ? C’est là la grosse question. Nous allons nous mobiliser jusqu’à obtenir la libération de nos camarades.
Au cours d’une réunion à Nairobi du 1er au 5 août sous le thème « Reconnexion et Réengagement », le réseau d’activités d’Afrique et de ses diasporas « Afrikki » a annoncé sa décision de saisir plusieurs institutions internationales, notamment la Cour de justice de la Cédéao, la Cour pénale internationale, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme pour que « les arrestations arbitraires cessent en Guinée ». Fadel Barro, co-fondateur de la plateforme Afrikki, l’explique à Ilham Cheblaouy :
Ces détentions arbitraires reflètent une poussée autocratique et ce sont les jeunes africains qui en souffrent le plus.
Après l’arrestation en Guinée des deux activistes, Afrikki saisit des institutions internationales
Alsény Sall, chargé de communication de l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme et des citoyens (OGDH), se préoccupe quant à lui du sort des deux opposants, dans un contexte de restriction des libertés.
Rfi