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L’insécurité et la pauvreté poussent des milliers de Maliens sur la route de l’exil

Fuyant le conflit armé qui s’étend dans le pays et la pauvreté grandissante, des milliers de Maliens prennent la route de l’exil en majorité vers la Mauritanie. Si plus de 250 000 Maliens sont actuellement réfugiés chez le voisin au nord-ouest, ils sont nombreux à entreprendre la traversée vers les Canaries, faisant ainsi des Maliens la première nationalité à emprunter cette route cette année.

août 22, 2024
in Afrique
L’insécurité et la pauvreté poussent des milliers de Maliens sur la route de l’exil

Ahamada Siby, 33 ans, est arrivé en France en 2018 après avoir quitté le Mali un an et demi plus tôt. « Les conditions de vie étaient très dures car on avait très peu d’argent. Je ne pouvais pas aller à l’école et quand quelqu’un de ma famille tombait malade, on ne pouvait pas avoir accès aux soins », raconte-t-il à InfoMigrants.

Après la mort de son père, il décide donc de quitter son pays et de trouver un travail à l’étranger car au Mali, « si tu n’as pas fait d’études, tu n’as pas de travail ». Il peut ainsi aider sa mère qui vit à l’ouest du pays, dans une région menacée par les affrontements entre l’armée malienne alliée des supplétifs russes de Wagner et les groupes jihadistes. « Aujourd’hui, la situation est pire qu’avant avec les militaires au pouvoir et mes proches disent que l’insécurité est de pire en pire », témoigne le sans-papiers.

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« Dans ma région, il y a eu une attaque pas plus tard que la semaine dernière », ajoute M. Siby, originaire du cercle de Yelimane, à l’ouest du Mali. Selon des médias maliens, des « individus armés » ont attaqué un poste des forces armées maliennes dans la zone. « La situation me fait peur. Beaucoup de mes connaissances du village ont aussi quitté le pays, on n’arrive pas à vivre là-bas », commente-t-il.

Comme lui, ils sont des milliers à fuir la pauvreté, et surtout, l’insécurité. « C’est très récent mais du fait de l’étendue du conflit, les Maliens quittent davantage leur pays pour des raisons sécuritaires plutôt qu’économiques », détaille auprès d’InfoMigrants Mohamed Askia Touré, représentant résidant du HCR au Mali.

Que ce soit dans le nord ou l’ouest du pays, ces derniers mois, les violences font rage. Récemment, des combats dans la région de Tinzaouatène ont fait de nombreux morts. Et dans les villages, les accusations d’exactions en marge des affrontements sont courantes. Selon RFI, plusieurs personnes ont été tuées à Takalote lors d’une bavure de l’armée, dans la région de Kidal, en juillet dernier. La même semaine, 25 personnes étaient tuées par des présumés jihadistes à Dembo, dans le centre. Et ces violences sont régulières.

Pauvreté grandissante

À ces récents troubles qui s’étendent à travers le pays, il faut ajouter la pauvreté de la population aux raisons de cette émigration. Selon la Banque mondiale, l’extrême pauvreté touchait 19,1% de la population en 2022, en hausse de 3,2% par rapport à 2021. Et le taux de chômage est, lui aussi, élevé. Entre avril et juin 2021, le taux d’emploi des personnes âgées de 15 ans ou plus n’était que de 60,2%. « Et il ne faut pas oublier qu’au Mali, 65% de la population a moins de 25 ans, cela veut dire que chaque année, ce sont au moins 200 000 personnes qui arrivent sur le marché du travail », commente le sociologue à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako et spécialiste de la migration malienne, Bréma Ely Dicko.

« La présence des ONG dans les régions reculées soutenaient aussi l’économie », explique le sociologue. Mais face à l’insécurité, nombreuses sont celles qui se sont retirées ou ont temporairement suspendu leurs activités, à l’instar de nombreuses organisations opérant dans le Nord, à Ménaka. La junte militaire au pouvoir a aussi entravé le travail des organisations dans cette région. Elle a notamment interdit les financements français d’ONG, impactant partiellement l’aide humanitaire dans le pays.

D’autres migrants interrogés évoquent le réchauffement climatique comme raison de leur migration, comme Kemoko, un Malien de 34 ans. Il a quitté le Mali avec un visa touristique pour la France et n’est jamais revenu. « Au Mali, si tu ne vis pas en ville, tu es obligé de faire de l’agriculture pour survivre mais avec la mauvaise pluviométrie aujourd’hui, ça devient quasiment impossible », explique-t-il. « Les récoltes ne sont plus bonnes. On ne peut plus vivre en zone rurale sans ça », ajoute de son côté Mariam Salikene, une Malienne également en France venue avec un visa étudiant. Un constat partagé par le Fonds Monétaire International qui estime que la « population rurale (environ 68% de la population totale) pratique une agriculture de subsistance”. Ainsi, “l’économie malienne est (…) fortement dépendante de l’extérieur et très exposée aux aléas climatiques », ajoute l’organisation américaine.

Le camp de réfugiés de M’bera, « la deuxième ville » de Mauritanie

Tous ces facteurs mélangés font un cocktail qui pousse ces milliers de Maliens à prendre la route. Historiquement, ils se dirigeaient vers les pays frontaliers tels que le Niger qui accueille environ 124 000 personnes ou le Burkina Faso (38 000). Mais depuis l’année dernière, c’est la Mauritanie qui est devenue la principale terre d’accueil des réfugiés maliens. Alors qu’ils n’étaient que 32 000 en 2012, ils sont passés à 105 000 fin 2022 et actuellement, il y a plus de 250 000 réfugiés maliens en Mauritanie. Une croissance exponentielle. « Le camp de réfugiés de M’bera [à la frontière est avec le Mali, NDLR], est devenu la deuxième ville du pays », ajoute Mohamed Askia Touré.

Le camp de réfugiés maliens de Mbera en Mauritanie. Crédit : CICR
Le camp de réfugiés maliens de Mbera en Mauritanie. Crédit : CICR

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Un phénomène qui s’explique par les conflits au Sahel qui touchent aussi les pays voisins . Selon les données d’avril 2024, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées de force dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, en raison de conflits continus. « Le HCR a besoin de 443,5 millions de dollars pour couvrir les besoins humanitaires” qui augmentent, selon un communiqué de l’organisme qui se dit “profondément préoccupé » par l’instabilité de la sous-région.

Pour beaucoup, la Mauritanie n’est qu’un point d’étape pour la traversée vers l’Europe. Cette année et pour la première fois, les Maliens constituent la nationalité la plus nombreuse parmi ceux qui arrivent irrégulièrement en Espagne. Parmi les quelque 32 000 personnes à avoir bravé les risques de la traversée dans l’Atlantique, plus de 9 000 étaient maliennes, selon les données de la police révélées par El Pais. « Comme les départs pour les Canaries se font particulièrement depuis les côtes mauritaniennes maintenant, il est à craindre effectivement, avec l’accroissement du nombre de Maliens qui se trouvent en Mauritanie, que le nombre de Maliens sur la route des Canaries augmente dans le futur », prévient M. Askia Touré.

Avec InfoMigrants

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Tags: insécuritéMaliMigrants
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