La Guinée tourne une page, sans jamais oublier les lignes douloureuses qui ont forgé son histoire. En visite au port négrier de Benty ce mercredi 6 mai 2025, le Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a lancé un message fort : la mémoire de nos aïeux ne sera plus oubliée. Elle sera valorisée, protégée, et portée haut dans le monde.
Le tourisme historique, préhistorique, négrier et mémoriel n’est pas une option. C’est un levier stratégique. Contrairement aux ressources minières, il s’agit d’un patrimoine inépuisable, profondément enraciné dans notre terre et dans notre âme collective. Benty, Boké, Boffa, ces noms résonnent comme des cicatrices, mais aussi comme des piliers d’un renouveau culturel, économique et identitaire.
400 ans de souffrance. 400 ans de lutte. Aujourd’hui, 400 raisons d’agir.
Le gouvernement guinéen place la réhabilitation des sites négriers au cœur de ses priorités. Déjà, des discussions sont entamées avec des partenaires pour redonner vie à ces lieux chargés d’histoire. Il ne s’agit pas de reconstruire, mais de réhabiliter avec rigueur scientifique et respect de la vérité historique.
Benty, à l’embouchure du Konkouré, est plus qu’un site : c’est un symbole. Un carrefour de mémoire où résonnent encore les récits oraux, les traditions locales et les actes de résistance des esclaves qui refusèrent la soumission. Cette richesse orale et patrimoniale doit être sauvegardée, transmise et transformée en force pour les générations futures.
Le ministre Moussa Moïse Sylla appelle à un sursaut collectif. Sécuriser les vestiges. Mener des études rigoureuses. Réhabiliter sans trahir. Et surtout, attirer les partenaires, les investisseurs, les chercheurs, les militants de la mémoire.
La Guinée ne veut pas d’un Gorée bis. Elle veut un Benty unique, authentique, puissant.
La mémoire n’est pas un fardeau, c’est une arme. Et la Guinée entend s’en servir pour bâtir une industrie touristique forte, respectueuse, porteuse de sens et de prospérité.
Le Ministère



