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« Addi Bâ, le tirailleur guinéen devenu héros de la Résistance française ».

Sur les traces d'Addi Bâ, héros Vosgien d'origine guinéenne

août 17, 2025
in Notre Histoire
« Addi Bâ, le tirailleur guinéen devenu héros de la Résistance française ».

Par Étienne Guillermond

Tollaincourt petit village des Vosges, a commémoré en 2003 la mémoire de ce tirailleur qui a tant marqué la Résistance locale. Une Rue Addi Bâ, une médaille de la Résistance, et plus ensemble de souvenirs reviennent illustrer l’album de tous ceux qui s’y sentent de sa famille. Né en 1913 en Guinée, il a été fusillé à Épinal. le 18 décembre 1943. L »auteur lui-même originaire de Tollaincourt, présente ici un récit à la première personne où la mémoire collective vient enrichir l’histoire d’une région.

Soixante ans après son exécution par les Allemands, le 18 décembre 1943 à Épinal, Addi Bâ Mamadou, tirailleur d’origine guinéenne et héros de la Résistance longtemps oublié, a enfin obtenu une reconnaissance officielle de la part de la France. Le 15 juillet dernier, Antoine Maestrati, secrétaire général de la commission nationale de la Résistance française, remettait la médaille de la Résistance à Ibrahima et Hady Bah, deux de ses neveux miraculeusement retrouvés en Guinée. Cet hommage tardif, conquis de haute lutte par Hubert Mathieu, ancien camarade de maquis, après cinq années de bataille administrative, aura révélé une étrange distorsion entre l’histoire officielle qui, on le sait, n’a jusqu’ici fait que très peu de cas de l’engagement des soldats coloniaux et le souvenir profond, empreint d’émotion et d’admiration, qu’a laissé Addi Bâ dans la région de Lamarche (Vosges). On s’étonne d’ailleurs qu’aucun historien local, aucun journaliste, aucun témoin de l’époque n’ait eu l’idée de se pencher sur le destin exceptionnel de ce jeune Peul du Fouta-Djalon. À peine âgé de trente ans, il est devenu, entre 1940 et 1943, non seulement une figure de la résistance régionale, mais aussi et surtout, le responsable, reconnu et unanimement respecté, du camp de la Délivrance, premier maquis vosgien! Sans la remarquable enquête de terrain entreprise dans les années quatre-vingt-dix par le colonel Maurice Rives, retraité de l’infanterie coloniale et inlassable défenseur de la cause des tirailleurs(1), l’histoire d’Addi Bå serait sans doute restée une simple légende locale, certes précieuse, mais sans réel fondement historique, de nombreux témoins essentiels ayant disparu depuis.

Né le 25 décembre 1913, à Pelli-Foulayabé (commune de Bomboli, cercle de Mamou, Guinée), Mamadou Hady Bah(2) arrive en France autour de 1937-1938, avec la famille d’un percepteur colonial à la retraite, de retour en métropole. Il séjourne environ un an à Langeais (Indre-et-Loire), où quelques anciens se souvenaient encore, il y a quelques années, d’un jeune homme bien éduqué, serviable, parlant parfaitement le français, avant de rejoindre Paris, en 1939. Ses papiers militaires font état de la profession de cuisinier et le domicilient rue Geoffroy-Saint-Hilaire, où se trouve la Grande Mosquée, qu’il a certainement assidûment fréquentée. Si les archives de l’institution ne révèlent aucune trace de son passage, les notes manuscrites, en arabe, qu’il a laissée , des extraits du Coran, pour l’essentiel , ainsi que de nombreux témoignages, attestent d’une indéniable ferveur religieuse. Il semble, par ailleurs, avoir conservé des contacts à la mosquée, puisque, quelques années plus tard (en 1941 ou 1942), il y aurait fait passer un message par l’intermédiaire d’une jeune couturière vosgienne, Berthe Laurent, qui suivait une formation dans la capitale.

En novembre 1939, le jeune Guinéen qui n’est que « sujet français » s’engage comme volontaire dans l’armée française, pour la durée de la guerre. Il rejoint bientôt le douzième régiment de tirailleurs sénégalais, basé à La Rochelle, et participe, à partir de mai 1940, à de terribles combats, dans les Ardennes et en particulier à Beau-mmont. Le 19 juin, son bataillon est acculé à Harréville-les-Chanteurs (Haute-Marne), après une résistance héroïque. Addi Bâ est fait prisonnier et transféré dans la ville toute proche de Neufchâteau. Il s’évade assez rapidement et se réfugie dans la forêt voisine de Saint-Ouen-les-Paray, où il rejoint d’autres tirailleurs en déroute. Durant les heures sombres de la débâcle, on retrouve sa trace dans différentes communes de la région (Sauville, Robécourt, Rocourt, Romain-aux-Bois), où la population lui vient en aide.

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À la tête du maquis de la Délivrance

Fin 1940-début 1941, il s’établit finalement dans le petit village de Tollaincourt, où le maire, Louis Dormois, vétéran de 1914-1918 et résistant, lui fournit un toit et une identité de paisible commis agricole. « Addi Bâ n’a jamais travaillé aux champs, affirme Berthe Laurent. C’était un soldat. Il ne jurait que par l’armée française et n’avait qu’une idée en tête: continuer la guerre. » Entré en contact avec les réseaux de résistance naissant, il participe à l’évacuation vers la Suisse d’une quarantaine de tirailleurs en fuite, mais refuse de se joindre à eux. Si de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à ses activités de l’époque le cloisonnement systématique employé par la Résistance ne facilite guère le travail de recherches , il est avéré qu’il voyage beaucoup, participe à des réunions clandestines et à différentes missions, de renseignement et d’évacuation, comme l’atteste le témoignage du lieutenant Lawrence Walter Horne, aviateur britannique abattu dans la région le 7 novembre 1942 et convoyé, lui aussi, vers la Suisse par le résistant africain.

Il tisse surtout un incroyable réseau de relations dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Tollaincourt. « Il avait la bougeotte, on le voyait partout, sillonnant le pays sur son vélo. Tout le monde le connaissait », se souvient Paul Barret, ancien réfractaire au Service du travail obligatoire (STO). Rien d’étonnant, donc, à ce que Marcel Arburger et Georges Froitier, les deux responsables locaux du mouvement Ceux de la Résistance, lui confient au printemps 1942 le soin d’organiser et de diriger le maquis de la Délivrance, installé dans la forêt de Martigny-les-Bains et destiné à accueillir les appelés au STO. De mars à juin, les effectifs du camp atteignent une bonne centaine de personnes. Deux annexes doivent être créées à Romain-au-Bois et Soulaucourt. Addi Bå recrute, encadre, coordonne et assure, surtout, l’indispensable ravitaillement, s’approvisionnant chez les cultivateurs, les éleveurs, les meuniers et les commerçants du secteur.

 

 

En juillet 1943, deux soldats allemands se présentant comme déserteurs intègrent le camp, pour disparaître quelques jours plus tard. Addi Bâ et les hauts responsables du maquis ordonnent immédiatement la dissolution du camp, par mesure de sécurité. De fait, le 15 juillet à l’aube, des troupes allemandes venues d’Épinal et de Belfort prennent le maquis d’assaut. Ils n’y trouvent qu’une demi-douzaine de retardataires malchanceux et un petit arsenal hétéroclite, datant vraisemblablement de la débâcle. Addi Bá, qui, curieusement, ne s’est pas enfui, est arrêté dans sa maison de Tollaincourt. Blessé, il est transféré à la prison de La Vierge, à Épinal, où Marcel Arburger, interpellé à Dijon, le rejoint en août. Malgré la torture et les confrontations, ni l’un ni l’autre ne parleront. Il faut souligner qu’aucunes représailles n’ont été exercées dans les environs et que très peu d’arrestations ont été enregistrées dans les temps qui ont suivi. Après plusieurs mois de prison, les deux responsables du maquis sont condamnés à mort le 3 décembre 1943, pour « actes de francs-tireurs », par la cour de justice de la Feld-kommandatur 622 d’Épinal. Ils sont fusillés au matin du 18

 

 

Que reste-t-il d’Addi Bå Mamadou, aujourd’hui ? Peu de traces, en apparence, hormis une tombe presque anonyme, à la nécropole nationale de Colmar et un nom, mal orthographié, gravé sur le monument du plateau de la Vierge, à Épinal. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, deux communes françaises, Langeais (Indre-et-Loire) et La Vacheresse-La Rouillie (Vosges), village proche du maquis, ont honoré

sa mémoire en lui dédiant un nom de rue. À la mi-décembre 2003, la commune de Tollaincourt, a inauguré à son tour une rue Addi-Bâ.

 

Originaire par ma famille de ce village, j’ai, durant mon enfance, toujours entendu parler d’Addi Bå, sans pour autant connaître le moindre détail de son histoire et de son engagement. On m’a raconté son irruption dans la vie du village, un beau jour de 1940, expliqué qu’il avait « fait de la Résistance », et relaté les circonstances dramatiques de son arrestation, « juste là, dans le verger, derrière sa maison », me racontait ma grand-mère en désignant l’endroit. Un événement qui a littéralement traumatisé la population. De lui, je n’ai longtemps rien su d’autre et j’ai mille fois feuilleté, sans comprendre, son vieux Coran et ses notes, en arabe, conser-vés par ma propre mère. Elle-même, qui n’avait que trois ans lorsqu’il fut fusillé, en parlait avec affection et émotion, comme on parle d’un oncle disparu trop tôt. J’ai ainsi grandi avec l’image incertaine d’un jeune héros.

Tierno Monénembo,  célèbre écrivain Guinéen a écrit sur Addi Bâ.

Voilà le résumé du livre

En 1940, Addi Bâ, engagé volontaire depuis plus d’un an dans l’armée au sein du 12e régiment de tirailleurs sénégalais, erre dans les forêts des Vosges après la déroute de l’armée française. Parmi les derniers à combattre jusqu’au 19 juin sur la Meuse, le régiment est décimé. Capturé par les Allemands, puis évadé de Neufchâteau avec une poignée de tirailleurs qui se dispersent dans la nature, Addi Bâ, blessé, trouve refuge dans le village isolé de Romaincourt[4] où petit à petit les habitants, après une première réticence et quelques frayeurs, tombent sous le charme et l’autorité calme d’un petit homme au charisme et à la détermination hors du commun. Addi Bâ est aussi un séducteur irrésistible sachant se faire accueillir partout et apprécier de tous et de toutes.

Enfant de l’ethnie peule né en 1916 en Guinée à Bomboli dans la région du Fouta-Djalon, Addi Bâ avait été confié vers l’âge de dix ans par son père à un percepteur blanc qui de retour chez lui à Langeais l’avait éduqué avant que ce dernier, devenu majeur, vienne à Paris. Motivé à continuer la lutte au nom de la France, il s’attache durant trois ans – toujours vêtu de son uniforme militaire – à créer avec Marcel Arburger le premier maquis des Vosges qui se rallie à De Gaulle fin 1940, accueille et forme durant plus de deux ans les jeunes fuyant le STO et passe à l’action à partir de 1943. À la suite d’une dénonciation et d’une trahison, les membres du maquis sont capturés par les Allemands qui montent une opération contre le réseau du « terroriste noir » et réussissent à mettre la main sur leur chef en juillet 1943. Blessé et torturé pendant des mois, Addi Bâ ne parlera pas et sera fusillé par la Gestapo à Épinal le 18 décembre 1943.

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