À Antananarivo, la tension monte d’un cran dans la crise politique qui secoue Madagascar depuis plusieurs semaines. Ce samedi 11 octobre 2025, des soldats du CAPSAT (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques), basés à Soanierana, ont publié une déclaration appelant leurs camarades à se « lever pour protéger le peuple malgache » et à refuser les ordres de tirer sur les manifestants.
Dans leur message, les militaires affirment leur désobéissance face aux ordres violents :
« Nous refusons tout ordre de tirer sur nos amis, nos frères ou nos sœurs. Nous avons juré de protéger le peuple malgache et non de défendre les intérêts d’une minorité. »
Les soldats demandent également à leurs collègues stationnés dans les sites stratégiques d’Iavoloha et d’Ambohitsorohitra de regagner leurs camps d’origine et d’attendre de nouvelles instructions. Ils appellent ceux de l’aéroport d’Ivato à empêcher le décollage de tout avion, évoquant une mesure de vigilance et de loyauté envers la nation.
Sur place, des centaines de civils se sont rapidement rassemblés à proximité du camp de Soanierana pour exprimer leur soutien, scandant « Merci CAPSAT ! ». Le mouvement Gen Z, à l’origine des manifestations contre le président Andry Rajoelina, appelle à une mobilisation pacifique, sans provocation ni violence, tout en saluant la prise de position courageuse des militaires.
Des sources locales font état de tensions autour du camp, où des forces de sécurité envisageraient l’arrestation des soldats mutinés. Malgré les risques, l’appel du CAPSAT semble trouver un écho au sein de l’armée, tandis que la population multiplie les rassemblements dans la capitale.
Cette désobéissance militaire marque un tournant majeur dans les manifestations à Madagascar, où plusieurs unités rejoignent désormais les appels à la démission du président Rajoelina. La situation reste volatile et sous haute surveillance à Antananarivo.
John



