Le blocus imposé au Mali par le groupe jihadiste Jnim, affilié à al-Qaïda, entraîne une flambée du trafic de carburant en Guinée, particulièrement dans la préfecture de Siguiri, région frontalière du Mali. Ce blocus a créé un marché noir dans le sud malien, exploité par des trafiquants qui achètent le carburant en Guinée pour le revendre à prix d’or de l’autre côté de la frontière.
Siguiri, ville carrefour
Ville stratégique entre la Guinée et le Mali, Siguiri joue un rôle clé dans les échanges commerciaux transfrontaliers. Pour endiguer le trafic, les autorités guinéennes ont pris des mesures strictes : la vente de carburant dans des bidons est interdite, les stations doivent ouvrir de 7 h à 20 h et la distribution nocturne est proscrite.
Certaines stations étaient accusées de livrer du carburant la nuit aux trafiquants, provoquant ponctuellement une pénurie d’essence à Siguiri.
Une traque toujours active
Malgré la fin de la pénurie, le trafic perdure et la traque des contrebandiers continue. Cette semaine, les autorités ont saisi plus d’un millier de bidons de 20 litres, dont 270 dans une seule maison. Une autre opération a permis la récupération de 200 bidons à bord d’un véhicule près de la frontière. Neuf personnes, dont deux pompistes, ont été interpellées et seront prochainement jugées.
Au-delà de l’illégalité, ce trafic représente un risque sérieux d’explosion et d’incendie, en raison de l’entassement des bidons dans des conditions dangereuses.
Abdoul Baldé



