Ce 3 novembre marque la fin officielle des dépôts de dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 28 décembre. Certains exclus de poids sont déjà connus et le processus s’annonce sans surprise.
Par Damien Glez
En 1997, des critiques de cinéma prédisaient un flop au film américain Titanic. La faute à un manque évident de suspense, chacun connaissant la fin tragique que connut, en 1912, le paquebot transatlantique. Ce lundi 3 novembre, en Guinée, le même manque de suspense accompagnait le dernier jour du dépôt des candidatures à la prochaine élection présidentielle.
Il est vrai que les poids lourds historiques de la politique locale ont été méticuleusement écartés du scrutin qui se tiendra le 28 décembre – des évictions effectuées lors du processus de transition qui a conduit à l’adoption, le 21 septembre, de la nouvelle Constitution. Renversé en 2021, l’ancien chef de l’État Alpha Condé ne tiendra pas sa revanche, frappé qu’il est, à 87 ans, par la limite d’âge de huit décennies.
Continuité annoncée ?
Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, eux, ont été empêchés par leur situation d’exil et par les tracasseries qu’ont connues leurs formations politiques, respectivement l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des forces républicaines (UFR). Autre opposant fameux, Aliou Bah, du Mouvement démocratique libéral (Model) est toujours en prison pour « offense et diffamation » envers le président de la transition.
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C’est justement Mamadi Doumbouya qui semblait ménager un faux suspense, ce lundi 3 novembre. Personne, à l’aube, ne doutait que le général, dont la candidature est désormais autorisée par la loi fondamentale, serait sur la ligne de départ. Si le bourreau du régime Condé a jusqu’au dernier moment gardé le silence, ses thuriféraires, notamment ses plus proches collaborateurs, n’ont eu de cesse, depuis des mois, de préparer l’opinion en appelant une « continuité » de la gouvernance par le maintien au pouvoir du putschiste.
Message subliminal de l’armée
Le 1er novembre, comme pour conditionner davantage les esprits, l’armée guinéenne réaffirmait, à l’occasion du 67e anniversaire de sa création et par la voix du chef d’état-major, le général Ibrahima Sory Bangoura, la loyauté de l’institution à Mamadi Doumbouya.
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Plusieurs candidatures à la présidentielle avaient en outre été déclarées avant le dernier jour de dépôt : celle de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, celle de Ben Youssouf Keita et celles des anciens ministres d’Alpha Condé, Ousmane Kaba et Amadou Thierno Diallo.
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La Cour suprême devra annoncer la liste définitive des candidats avant le 13 novembre. Sauf énorme surprise ce lundi, le grand public ne s’attend à guère plus de suspense que pour le naufrage du paquebot de 1912.



