Le 27 avril 2016 j’étais le maitre de cérémonie d’inauguration de la mosquée de Fatako.
Ceci à la demande expresse de son bâtisseur Elhadj Ousmane Fatako Baldé.
Aujourd’hui et dans la même tenue traditionnelle peule que j’avais portée il ya 7 ans , je suis sur la deuxième rangée de cette même mosquée en ces moments douloureux de la brutale disparition de celui qui a consacré toute sa vie à servir et à bâtir dans la discrétion et l’humilité.
A titre d’exemple c’est Elhadj Ousmane Baldé qui a construit sur fonds propres, toutes les infrastructures administratives afin que son village fatako qui relevait de koin soit érigé en sous-préfecture.
Évidemment que je parle de koiin en tant que sous-préfecture et non de diwal dont Fatako constitue une partie vivifiante.
Ce fatako des demboubhés et des Diakankés
(La mère de Elhadj Ousmane Baldé est une Diaby).
Des demboubhés frères des koulounnankés Balla et Sempi de Koin,des helayankés de Timbi, ont donné à la confédération théocratique du Fouta Djallon, ses lettres de noblesse en constituant avec le kolladhé kankalabé et le Timbi, ce qu’on appelait le « Horé-nano ».
C’est « Horé-nano »associé au »haccoundé madié »
(Timbo,Bhouria, Fougoumba, Kebaly et Fodé Hadji)et le Labé respectivement représentés par le dialloyanké Alpha Amadou Kolladhé , le Seydiyanké Alpha Ibrahima Sambegou et le Kaldouyanké Thierno Mamadou Cellou , qui jetèrent les bases de la confédération théocratique du Fouta Djallon à la réunion tenue au bord de la rivière « Kankalabewol ».
C’est une seconde réunion qui va décider de l’éclatement des ensembles du »Horé-nano » et du « haccounde madié « ajoutes à Labé , qui va déboucher sur les neuf diwés constitutifs de la confédération théocratique du Fouta Djallon au début du 17e siècle.
Et c’est bien le Koulounnanké Balla Saikou Saliou Balla Mo Koin qui est l’initiateur de la première réunion de kankalabé.
C’est aussi son petit-fils alpha Abdourahmane Koin Mo Alpha Ibrahima qui est le vainqueur de la mémorable bataille de tourban- Kanasala à l’issue de laquelle le roi animiste du Ngabou diankewali Sané fut défait et sa fille Koumanthio Wali Sané prise en captivité.
Elle épousa le roi de labe le Kaldouyanké Alpha Ibrahima Bassagui.
De leur union naquit l’illustre Alpha Yaya Diallo
en 1850 à Foulamory chef lieu dans le kaadé.
C’est dire que Elhadj Ousmane Fatako Baldé n’a ni volé,ni usurpé sa bravoure et sa générosité.
C’est un héritage assumé au prix de sa vie.
Celle que seul le TOUT PUISSANT ALLAH va lui arracher au soir d’une dure journée de pénitence du ramadan.
J’ai passé une merveilleuse nuit à poredaka sur ses terres labourées par la charrue de l’histoire chez mon avocat maître Alseny Aissata Diallo.
Il a bâti dans son village un véritable château de Versailles dans le décor paradisiaque de ce fouta angélique.
Conakry, Mamou , Tolo, Tounkan, Poredaka, Bantanko ,Kourou Maninkab, Bodié Kankalabe, Fatako.
Je devais être là pour accompagner à sa dernière demeure mon ami et sanakou,buveur insatiable du « PULAAKU « ,Président de la coordination nationale Hall Pular et Fulbé de Guinée Elhadj Ousmane Fatako Baldé qui m’appelait régulièrement au téléphone pour m’inviter aux réunions de la coordination en m’appelant « Manga ».
Après Hadja halimatou Dalein accompagnée d’une forte suite, suivie un peu plus tard de son mari Elhadj Cellou Dalein Diallo et tous les membres du bureau politique de son parti
L’UFDG ,c’est Elhadj Ousmane Fatako Baldé entouré de tous les membres de la coordination Hal Pular et Fulbhés de Guinée qui me rendit visite au soir de ma sortie de prison le mercredi 19 mai 2021.
Un signe évident et une marque indélébile de son attachement à ma modeste personne.
Repose en paix digne fils de Koin, du Fouta et de la Guinée.
AMEN !