Cheikh Chérif Mohammed Abdoullahi Al Hassani de Sagalé, issu de la noble descendance du saint prophète Mahomet et dont l’existence fut exclusivement consacrée à l’islam. C’est vers 1918 qu’il arriva au port de Conakry après une odyssée l’ayant conduit jusqu’en Guinée-Bissau. Par la suite, il entama un périple qui le conduisit en Haute-Guinée, puis au Fouta-Djallon, où il prit contact avec de grands érudits du moment.
Sur place, à Sagalé, le saint chérif consacra le reste de sa vie à transmettre et pratiquer l’islam. Sa simplicité, son humanisme et sa pédagogie active adaptée au terrain en firent en peu de temps une personne aimée et respectée de tous. Son combat pour un islam saint lui permit d’acquérir une grande renommée, qui déborda très vite les limites locales et nationales pour se répandre en Afrique et ailleurs.
Sa migration vers le Fouta relève un peu d’une chose mystérieuse puisqu’en réalité ce n’était pas sa destination, mais Dieu a voulu qu’il vienne par là. Sa destination initiale était la Sierra Léone. Mais, le gouverneur colonial d’alors avait refusé de lui octroyer un laissez-passer pour cette destination parce qu’il n’a présenté aucun papier à Conakry. C’est là qu’il lui a répondu qu’il a quitté une colonie française pour une autre colonie française donc il n’a pas de laissez-passer à présenter. Et, c’est simplement l’impôt qu’on peut lui demandait, étant citoyen de l’AOF. En résumé, on a voulu lui compliquer la situation à Conakry. Mais, finalement, le gouverneur lui a donné un laissez-passer pour circuler librement dans toute autre colonie française qu’il choisira pour destination future.
De Conakry, Dieu l’a guidé vers le Fouta. Il est accueilli pour la première fois à Kankalabé où il a posé ses valises. Il fut accueilli par Thierno Issagha Kankalabé. De leur conversation, il a pris connaissance de l’existence des Waliyaabhé du Fouta Djallon et a émis le souhait de leur rendre visite. En résumé, il s’est rendu chez Thierno Mawiyata Mâci, puis chez Thierno Abdou Rahim Koula, avant d’aller à Zawiya. Et, de tout son parcours, il rencontrait des hommes de Dieu.
Chérif Sagalé (Mohammed Abdallah) après son séjour de 1 mois et demi à Koula mawnde chez Thierno Abdourahimi (radiyAllah ta‘ala anhum) avant d’arriver à Sagalé a demandé à se rendre à Zawiya parce qu’il avait appris qu’il y avait là bas un grand waliyou. Thierno Abdourahimi lui offrit “hadaya chérif”, il n’aurait pas accepté dans un 1er temps en disant qu’il n’aimerait pas prendre de cadeau de la part des hommes justes et que de toute façon il a des provisions. Thierno répondit que s’il ne prenait pas quelqu’un d’autre le ferait. Thierno insista donc parce que pour lui la meilleure personne qui pourrait le prendre serait Chérif qui finit par accepter. Il se fit ensuite accompagner à Zawiya, là il fut accueilli par le khalife de l’époque à Zawiya qui était Thierno Chérif (Rta).
Thierno Chérif (né en 1836) accompagné de son fils Thierno Diawo (né en 1872) vinrent rencontrer Chérif dans la maison dans laquelle ils l’avaint hébergé. Thierno Chérif était vêtu d’un simple boubou leppi (tissu de l’artisanat peul du Fouta) et son fils d’une belle djellaba toute neuve. Chérif demande alors à Thierno Diawo est-ce lui avec cette belle djellaba qui est issu de cet homme habillé modestement en boubou leppi, il lui répondit par l’affirmatif. Chérif Sagalé en voyant Thierno Chérif savait déjà que c’était un saint, fils et petits-fils de saints. Il demandât alors à Thierno Chérif :
– Est-ce toi Cheikh Muhammad Chérif de Zawiya ?
– Non, je suis Muhammad Chérif tout simplement mais pas Cheikh, lui répondit le saint homme.
Faisons une pause ici et voyons l’humilité et le degré de piété de ces hommes. Aujourd’hui certains ne répondraient pas si on ne les appelait pas par des titres honorifiques ou professoraux comme « cheikh, thierno, karamoko.. ». Ici Thierno Chérif, en plus de s’habiller comme un ascète, refusait d’être appelé « cheikh » par Chérif, par humilité tout simplement.
Après l’étape de Zawiya où il passa 3 semaines, Chérif Sagalé retourna à Koula avant d’entamer une autre étape de son voyage en se rendant à Diari puis Touba… Avant de quitter Zawiya le même scénario que celui de Koula se reproduisit avec Thierno Chérif concernant la « hadaya chérif ».
Qu’Allah soit satisfait d’eux et leur fasse miséricorde. Qu’Allah nous accorde la piété et nous guide sur le chemin de ceux qu’Il a guidés et fasse de nous des suiveurs de la sunna de Son prophète bien-aimé (‘alayhi salat wa salam) raconte par Chérif Abdoul Majid Sagalé , fils de Chérif Abdallah.
Il rendit l’âme en 1957, laissant derrière lui une digne postérité, laquelle continue pour le grand bien de tous, avec la même compétence, le même sérieux et le même dévouement, l’oeuvre exaltante entreprise par leur illustre père.
Rama